e débat est lancé.

Chaque fois qu'un couvercle de cinquante tonnes saute comme un bouchon de champagne en un lieu plaisant et giboyeux de la planète, vous avez remarqué, ça relance le débat.

C'est marrant.

Enfin, le débat c'est vite dit.

C'est surtout les anti qui voudraient bien débattre.

Parce que pour les pro, c'est plié, y-a-pas-plus-sûr que le nucléaire si on les écoute, le nucléaire c'est l'avenir.

Ils n'ont pas tort, cela dit.

Parce que l'avenir est devant nous, et qu'est-ce qui nous attend devant nous, eh ben la mort. Notre avenir, c'est la mort.

La vie, c'est le passé, toujours.

Quand on y réfléchit, la vie, notre vie, c'est ce qu'on a vécu, pas ce qu'on va vivre, regardé à un instant T. Non, un instant I. On ne sait pas jusqu'à quand on va vivre, fais pas le malin, ce n'est que pure hypothèse, une probabilité, rien que le fruit du hasard, une chimère, un espoir peut-être, mais rien de tangible. Alors que ce qu'on a vécu, c'était le réel, le matériel et le palpable. La vie ce n'est pas ce qu'on aura peut-être, c'est ce qu'on a eu. Les rires et les pleurs, ils sont du passé pour qu'on les ait vécus.

Il faut remettre de l'ordre dans les têtes nom didiou, à coups de trique au besoin faites-moi confiance, et renverser les notions communément admises dans notre système de pensée à la con.

Bon en fait faut tout chambouler, patatras.

Bon en fait faut tout bien secouer, pour faire réfléchir, pour qu'on se remette en question, pour des champions. Qu'on croit être.

L'avenir, ça a une valeur positive quand t'y penses (si tu penses), et le passé une valeur négative, dans l'inconscient (le bien nommé) collectif. L'avenir c'est rose et riant et top-moumoute et pavé de pavés pavants, et le passé c'est bof et beurk et caca. Or aucun processus n'est infini, il y a un début et une fin, et plus on avance plus on va vers le fin, je vous apprends rien j'espère, sinon allez vous inscrire aux Assedic, vous verrez qu'à un moment y a une fin. Oui mais alors mais dis-donc, pourquoi, lorsqu'on pense à l'avenir, imagine-t-on que c'est l'infini qui s'ouvre à nous, la perspective du mieux, de la paix et de l'accomplissement de la civilisation, collectivement, alors que chaque pas de plus nous amène à une fin inexorable et apocalyptique?

Parce qu'on est des cons.

On a pigé que dalle à que dalle.

C'est normal tu vas me dire, on sait même pas déjà comment le dentifrice sort avec des rayures. Bleues. Ou rouges. Ou les deux.

On devrait s'inquiéter de l'avenir et être rassurés du passé. Le passé c'est l'acquis, le futur l'inconnu. Or aujourd'hui, on le voit du point de vue technologique surtout, on renie notre héritage, le savoir des anciens, on veut gommer le passé, l'annihiler, carrément, et se jeter la tête la première dans le progrès hypothétique, sans même un bonnet de bain.

Décrétons dès à présent, aujourd'hui-même, sur ce blog de haute tenue qui fait la fierté de ma concierge, que nous renversons officiellement ce processus, que nous inscrivons dans le marbre des tablettes de nos écrans en plastique, et qu'en raison des pouvoirs qui nous sont conférés, l'avenir devient le passé.

Paf.

Et zou.

Et que nous nous tournons fièrement dès aujourd'hui pour regarder droit devant nous vers le passé.

Devons-nous sortir du nucléaire?

Non, car l'avenir est derrière nous, et de fait, tout danger est écarté.

Sans préjuger aucunement du fait qu'en plus, j'ai la conviction qu'Einstein s'est trompé, et qu'on découvrira un jour que le temps ne s'écoule pas du passé vers l'avenir, mais dans plusieurs directions en même temps, sans jamais se toucher, c'est bien foutu n'empêche.

J'ai fait de la physique en lisant Pif gadget, et je vous parlerai bientôt de ma théorie révolutionnaire qui dit que l'univers n'est courbe que dans les virages.

Mais oublions les théories d'Einstein pour l'heure, c'est déjà de l'avenir.

Commis par pow wow on mardi 19 juillet 2011
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8 réactions disproportionnées

  1. Anonyme Says:
  2. Pow wow,
    Arrête de boire en plein milieu de la semaine.
    Si tu te fais du bien, saches qu'en même temps tu fais du mal à tout le monde.
    Merci.

     
  3. « Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent, d'ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu'il nous afflige ; et s'il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance, pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver.
          Que chacun examine ses pensées, il les trouvera toutes occupées au passé et à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent ; et, si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le présent n'est jamais notre fin : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »

    Blaise P., de Clairmont en Auvergne.

     
  4. it Says:
  5. Bin, pour dire, y a des cultures (p.ex nord-amérindiennes) où l'avenir est vraiment derrière, et le passé devant, ce qui fait vachement plus sens, vu que on voit pas l'avenir alors qu'on voit le passé. Les métaphores du langage elles sont toujours rigolotes à étudier, surtout les topologiques, avec tout ce qui est implicitement orienté haut bas dedans dehors pour aucune raison mais que du coup on n'arrive plus à les penser sans ça. Pis ça devient très vite vachement politique. J'aime bien George Lakoff. Mais bon, il est américain, et eux mettent vraiment explicitement des up down in out après tous les verbes, ils sont ridicules.

    Bon, à part ça : Ici à mi-chemin est venue l'heure de le dire. Ce sont d'autres choses que j'aime. C'est pour ailleurs que je me suis mis en route. Dans la vérité et dans le mensonge, je le dis et je l'assume. Comme un autre et non pas moi-même, dans la vie j'ai cheminé. Autant que quiconque y fasse attention, autant qu'il coure après, toujours toujours il sera trop tard. Une seconde vie il n'a pas.

    Attends, l'autre raconte ça mieux :

    http://www.youtube.com/watch?v=888Pr0eUw7I

     
  6. mebahel Says:
  7. Ha ben j'allais mettre pile le même comm que It, bon ben confer l'article dans La Recherche:
    http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=23825
    "Là où un Occidental, un Asiatique ou un Africain imaginerait son futur se déroulant devant lui, un Aymara le considérerait plutôt placé derrière lui ; face à lui, il ne verrait que le passé."

     
  8. pow wow Says:
  9. Mike, je ne bois que raisonnablement, pas plus d'un litre à la fois.

    Obliv', ton auvergnat, le Blaise, quand y en a un ça va. Le bonheur ne se mesure pas sur la flèche du temps, déjà il ne se cherche pas il se décrète, et c'est mon âme ou mon esprit, atemporels, qui font mon bonheur. Ceci n'est que mon sentiment hein, va pas te fâcher. ;o)

    It, j'ai pris le pseudo de pow wow en modeste référence aux peuplades amérindiennes qui me fascinent et sur lesquelles j'ai quelques connaissances basiques, y a pas, je finirai ma vie en Amérique (du Sud) sur les traces de ces spiritualités (si y a quelques jupettes qui dansent la samba, ce sera un plus), à moins que je ne m'oriente vers l'asie, comme peut le laisser supposer le portrait du bouddha que j'ai pris pour avatarre. Entre les deux mon âme balance.

    Très jolie chanson, très belle interprétation, merci!

    Maybe, très intéressant ton lien, merci!

     
  10. Jamais maîtisais le passais composais, trop compliquais.

     
  11. J'aime bien le schéma de la multiplication des framboises. Le nucléaire c'est sympa vu comme ça en fait.

     
  12. pow wow Says:
  13. Eric, faut réviset les bazes.

    Goulven, ah oui, la framboise 239 en provenance du Japon arrive bientôt sur nos marchés, patience amis gourmands!

     
.
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