e l'ai vu arriver.
Comme ça, c'était rapide, j'ai même pas eu le temps de dire "ouf". D'ailleurs c'est complètement con, lorsqu'il nous arrive quelque chose, on n'a jamais l'idée de dire "ouf", c'est une légende urbaine. Les légendes urbaines participent de la désinformation à dessein, comme la légende urbaine qui disait je sais plus quoi mais ce n'était qu'une légende urbaine. Mais là non. Enfin si là oui. Enfin je sais plus, je ne vois pas le rapport avec le début. Ah merde, je suis bien attrapé, je suis déjà en train de perdre le fil, si c'est pas malheureux. Comme ça, c'était rapide, j'ai même pas eu le temps de dire "ouf". Ah oui d'accord ça y est, oui ça y est c'est bon, donc oui, je disais Comme ça, c'était rapide, j'ai même pas eu le temps de dire "ouf". Ah oui là c'est bien net dans mon esprit.
Je viens de sortir cinq minutes avec les chiens pour réfléchir à la suite de ce billet qui était mal parti, si il faut le dire, eh ben croyez-le ou non, j'ai dû mettre un slip et un pantalon pour sortir tellement il fait pas chaud, et même, à mi-chemin j'ai failli rebrousser chemin pour aller mettre des chaussettes et des chaussures. Je suis comme ça, un coup de folie et je suis capable de mettre des chaussures pour aller dehors. Bon tout va bien, ils ont fait pipi et caca, ça valait le coup de sortir je trouve, et on en a profité pour faire une bataille de boules de boue car il n'y a pas encore de neige et un bonhomme de boue aussi. Noël est ma saison préférée, avec l'hiver aussi, quand la boue étend son grand manteau marron. Et quand les chiens font caca dans la boue, ils ne gâchent pas le paysage, je ne sais pas ce que vous en pensez mais c'est tout de même appréciable pour un esthète comme moi.
Je ne l'ai pas vu arriver.
J'étais en voiture, j'allais chercher le pain, ou je revenais de chercher le pain, enfin il était question de pain, je le sais parce que j'ai pensé à la boulangère qui est si jolie. Souvent quand je vais chercher le pain, pour rester plus longtemps de manière subreptice avec la boulangère, quand elle me dit "qu'est-ce que je vous sers", je lui réponds "trente pains et vingt-quatre baguettes s'il vous plaît". J'ai ainsi le temps d'admirer ses avant-bras si sensuels et sa blouse si coquine. Ah si ça y est je me souviens, c'était au retour car j'avais la bouche pleine de pain, je ne pouvais pas parler et Dame pow wow disait quelque chose et je ne répondais pas car je faisais chom chom chom avec la bouche. Soudain, je l'ai vu arriver. Le temps s'est ralenti, je m'en souviens très bien, ça s'est mis à faire chooooomm chooooomm chooooomm au lieu de chom chom chom et le choc a été inévitable.
Un gravillon est venu taper sur le pare-brise.
Bon il n'a rien fait mais j'ai pu mesurer à cette occasion toute l'hostilité du monde minéral à notre égard. Le monde minéral est éminemment hostile envers notre espèce, par exemple quand tu lapides une femme ça lui fait pas que du bien, alors que si tu la lapidais avec de la mousse de forêt ça prendrait tout de suite un tour moins dramatique, presque ludique et joyeux même. Le monde végétal est notre ami, alors que le monde minéral est notre non-ami. Par exemple tout de suite je pense à une cathédrale, par exemple la cathédrale de n'importe où on s'en fout c'est pas le problème, eh ben en dehors du fait que ce soit une beauté architecturale quasiment inouïe, on ne pense pas qu'en regardant ces voûtes vachement hautes qui paraissent si statiques, si figées et si neutres dans notre rapport au monde, eh ben non les amis désolé, chaque pierre, chaque moellon qui semble faire le mort met en vérité toute son énergie et toutes ses forces à essayer de nous tomber sur la gueule, à essayer de faire s'effondrer l'ensemble avec son amie de toujours la loi de la gravité. Quand ces deux-là sont ensemble, croyez-moi qu'elles s'entendent comme larrons en foire pour faire de funestes pitreries, ces deux-là sont à la vérité nos ennemies. Les pierres et la loi de la gravité, oui c'est du féminin c'est pour ça que j'ai mis un "e" à ennemies. Me prenez pas pour un con, je l'ai vu dès que je suis entré.
Je n'ai aucune idée de ce qu'il faudrait faire, supprimer la loi de la gravité, peut-être, après tout les hommes politiques sont là pour faire les lois qu'on veut, nous le peuple. C'est pour cela que j'appelle à une grande mobilisation, une grande manifestation le 28 novembre à 14h30 sur la place de l'église à Tripailloux-la-Gadoue dans le 41 pour manifester contre la loi de la gravité. Équipez-vous de panneaux et banderoles, les slogans sont libres, par exemple "univers, ta loi on n'en veut pas" ou "univers, t'es foutu, les Tripailleux sont dans la rue".
Voilà, sinon j'avais une autre idée de billet, je me rappelle que ça commençait bien, je sais plus de quoi il était question mais c'était super-chouette. A la place des cailloux.
C'est bien la raison pour laquelle je me méfie des types qui s'appellent Pierre. Ou même Roger, en cherchant bien et, quoique je ne connais que peu d'Espagnols, Xavier là-bas me paraît rédhibitoire.
Mais l'ennemi ultime de l'humanité en général, c'est Gilbert Montagne.
Comme me disait, dans une formule lapidaire, Keith Richards (qui tente de faire pousser les cailloux et n'amasse pas mousse) en parlant des pluies sur Syros, "quand il reçoit de l'eau, minet râle".
Bref, c'était quand même mieux avant, à l'âge de la pierre polie, qui s'excusait de briser nos pare-brises.
De toute façon j'ai jamais compris. Par exemple boue ça fait boueux, pourquoi caillou ça fait caillouteux? Caillou ça devrait s'écrire comme bout.
Ça m'est arrivé une fois que mon pare-brise se brise, à cause d'un caillou. (j'en fais collection, t'en as? des "t'as vu la vue, c'est le caddy qu'a dit,...) C'est comme dans la pub il y avait un éclat depuis longtemps, mais j'ai pour habitude de ne pas obéir aux injonctions de la pub. Et "le caillou de trop" l'éclat se met à faire un grand trait en travers. Plus on roule vite, plus le trait s'agrandit. Je sors de l'autoroute et pénètre dans le monde imaginaire de l'espace hors autoroute. Une petite ville vide de tout piéton, un garage avec une plaque d'huile de moteur rouillée comme un moteur sans huile. Une madame: "nan y'a personne, il est parti", "oui mais blabla le coup de brisou dans la tronche du chauffeur?", "ah bah non, roulez, c'est étudié pour, ça va pas voler en éclats".
Merci, merci Pow wow, tu vois tes écrits, tu peux pas savoir, ça me renvoie à des trucs, des trucs enfouis en moi...
Le 28 novembre à 14h30 sur la place de l'église de Tripailloux-la-Gadoue, j'y étais !
Et puis? Et puis rien du tout!! je me suis pelé pendant 2 heures à faire le pied de grue sous le regard goguenard des autochtones qui vaquaient à leurs occupations(le jeudi c'est marché à Tripailloux-la-Gadoue) en se demandant que pouvait bien faire là ce type avec sa pancarte "univers, ta loi on n'en veut pas".
J'avais prévu large : 3 mètres sur 2. On sait jamais. Il faut être lisible.
Avec le vent qui soufflait, j'avais vraiment l'air con, oui!
La Maréchaussée est venue me cueillir et tout ça s'est terminé au poste. Alors non, c'est décidé, je ne reviendrai plus à Tripailloux-la-Gadoue!
Gemp, putain le Gilbert, c'est même pas un site en braille!
Nombril, l'impact était moins fort quand Pierre freinait. Putain c'est nul mon commentaire. Putain je m'escuse.
Poisson, c'est qu'en lisant le blog, tu es en régression hypnotique. A moins que tu ne sois en régression tout court, c'est plus fâcheux.
Bruno, putain c'est con, on s'est manqué de peu, j'étais au bistrot de Tripailloux, j'ai fait un discours enflammé, ça s'est terminé par un slogan révolutionnaire "patron, tu nous remets une tournée nom de dioou! "
J'ai du mou dans le commentaire, j'avoue.
Oui mais hein c'est mon blog à moi.