Ces billets naissent d'une seule idée, au départ. 

Et d'un constat.

Bon ça fait deux, ça va pas, je recommence.


Ces billets naissent de deux choses au départ, une idée et un constat. 

Et une envie.

Bon ça fait trois, ça va pas, je recommence.


Ces billets naissent de plusieurs choses, au départ.


1- Une idée.

L'idée de départ, c'est en regardant les rayonnages de ma bibliothèque, un soir de pluie.

Ou de vent peut-être. 

Ou de neige, je ne sais plus bien, en tous cas c'était un soir.

Ou un après-midi, enfin bref il faisait jour. 

Ah oui donc ce n'était pas un soir, en toute logique, puisqu'il faisait jour, chez moi. 

Voilà c'est ça, il faisait jour chez moi, et il faisait soir dehors, ça y est je me souviens. 

Oui c'est parce que je viens de me rappeler que j'avais allumé la lumière électrique pour y voir clair. Or donc oui ça se confirme, c'était le soir, j'avais bon. Oui parce qu'il faut bien le dire, passée une certaine heure, chez moi, pas toujours la même, on fait ça un peu au pif, au filigne comme on dit chez nos cousins américains, lorsqu'on commence à se gaufrer un peu partout en n'y voyant plus rien en général, l'un de nous prend la décision souveraine et unilatérale – sans une quelconque consultation d'une tierce partie, par exemple une tierce partie non identifiée pour l'instant - d'appuyer alors manuellement sur le commutateur de la lumière électrique qui se trouve incrusté dans un mur.

C'est plus pratique ça c'est sûr. Que ce soit incrusté dans le mur.

Plutôt que posé sur un meuble.

Je dis ça, évidemment on fait ce qu'on veut, mais un commutateur manuel de lumière électrique a vocation à se faire incruster dans un mur, c'est la coutume française qui veut ça, et ça remonte à loin, l'Histoire de France est truffée de murs incrustés de commutateurs manuels de lumière électrique, cela commence bien sûr au siècle des lumières, d'où son nom. 

Bien évidemment je ne tente d'influencer personne, chacun a le droit de faire usage de ses commutateurs manuels de lumière électrique comme bon lui semble, pour peu qu'on ait la chance d'en avoir. Tout le monde n'est hélas pas logé à la même enseigne, certains mieux que d'autres, et d'autres pires que mieux. 

Oui, certains pauvres n'ont pas de commutateurs manuels de lumière électrique chez eux, ils branchent les fils sur la ligne du voisin direct, mais gardons-nous de les juger, personne n'est à l'abri de devenir pauvre un jour, sauf les pauvres eux-mêmes, qui le sont déjà. 

Une chance pour eux, ils partent avec un gros avantage. 

Les gens qui atteignent un jour le seuil de pauvreté ne savent pas qu'ils ont un gros avantage, celui décrit ci-avant mais je ne le répèterai pas car je n'ai pas bien compris ce que j'ai voulu dire.

Je sais que pour ma part, chez moi, concernant l'emplacement de ces désormais fameux commutateurs manuels de lumière électrique dont je vous parlais plus haut, mais si, relisez pour voir vous ne serez pas déçus, étant atteint d'un trouble obsessionnel compulsif qui me pousse à faire du rangement tout le temps, au lieu de les mettre dans les murs un peu partout, trouvant que ça faisait négligé et qu'en plus je devais dépenser moult piécettes sonnantes durement gagnées mais aussi trébuchantes pour louer un appareillage d'incrustage de commutateurs électriques dans les murs, j'avais plutôt décidé de tous les mettre dans une boîte à la cave, pour qu'ils soient bien rangés. 

Bon évidemment, ils étaient tous branchés et une myriade de fils électriques sortaient de la boîte et partaient vers les différentes pièces de la maison. 

Mais c'était pas pratique; étant dans une pièce au premier étage, lorsqu'on voulait allumer la lumière, il fallait descendre à la cave, pareil quand on voulait l'éteindre d'ailleurs, bon en fait on devait plus ou moins passer notre vie à la cave, sans compter que pour allumer la cave avant de descendre, il fallait descendre à la cave avant d'allumer. 

Ma femme commençait à ronchonner, ça elle sait faire ma femme, comme toutes les femmes, ronchonner, elle est née avec une double ration de chromosomes du ronchonnage – avec ceux du lavage de la vaisselle - ; elle prétextait donc que l'installation n'était pas pratique - ni même conforme, un comble, comme si elle entendait quelque chose à ces choses très techniques - et que chez les voisins c'était pas comme ça chez les voisins et que c'était mieux chez les voisins, l'herbe est toujours plus verte chez les voisins, et au final, après moult réflexion introspective par devers moi, je dois avouer à demi-mots qu'elle n'avait pas complètement tort, contrairement à son habitude. 

Mais pour moi, la raison n'était pas que je ne trouvais pas ça pratique, je m'en foutais en fait que ce soit pratique ou non, c'est que je trouvais tout ça mal rangé, tout simplement. 

Je pris donc la décision qui s'imposait quand on souffre d'un trouble obsessionnel compulsif du rangement, j'entrepris de défaire tous les fils et de les ranger correctement et soigneusement dans une boîte, à côté de la boîte des commutateurs, que dans notre jargon on nomme des interrupteurs, mais je ne veux pas vous abreuver de termes techniques.

Bon, plus rien ne marchait c'est vrai, mais c'était bien rangé, dans la vie il faut avoir des priorités. 

D'autant plus que j'avais rangé les deux boîtes dans un carton de rangement, que j'avais placé dans un meuble de rangement à son tour, acheté pour l'occasion chez un fabricant de meubles situé en Scandinavie.

Le siège des magasins.

Est situé en Scandinavie.

Pas les magasins de sièges de Scandinavie.

Non je détecte bien votre embarras, alors j'explicite promptement: le siège des magasins de sièges scandinaves est situé en Scandinavie, mais les magasins de sièges scandinaves ne sont pas situés au siège, en Scandinavie, ils ont aussi des bureaux partout. Certes ils ont aussi des bureaux au siège, en Scandinavie, mais leurs sièges ou leurs bureaux, on peut les acheter dans leurs autres bureaux, qui ne sont pas au siège. En Scandinavie.

J'aime expliciter.

Bon finalement, nous avons dû faire appel à un professionnel des installations électriques, qui nous a fait une installation de derrière les fagots aux petits oignons moyennant une compensation financière augmentée de la TVA, bien entendu. Il est venu plusieurs jours de suite dans une Estafette avec un autocollant dessus qui indiquait que c'était bien lui – une sorte de carte d'identité mais en métal d'une tonne et demie, c'est un genre à part je vous l'accorde, y a des originaux - , et à vrai dire, je l'ai lâché un peu au bout d'un moment le gars, par obligation, parce qu'au départ j'étais derrière lui pour ranger, il sortait ses outils, hop je les rangeais, il sortait une boîte de petits disjoncteurs qu'il installait sur le tableau principal, hop pendant midi je les démontais et les rangeais à nouveau dans leur boîte, je faisais ça pour aider moi, pour que tout soit bien rangé, mais sans ses disjoncteurs, il a failli disjoncter. 

Bon, lorsque j'ai compris que je le dérangeais et que ma conduite était déplacée et à la limite du supportable, je me suis raisonné et suis parti. 

Faire un peu de rangement dans sa camionnette. 

Que j'ai ensuite rangée dans mon garage.


C'est donc grâce à cette installation électrique que désormais je peux regarder les rayonnages de ma bibliothèque, lorsque la nuit paraît, ou qu'elle paraît bien sombre, ou les deux. 

Je peux ranger mes livres par taille, par ordre alphabétique, par couleur ou par année de parution, par genre littéraire, par nombre de pages, par intérêt, y a mille possibilités, le tout étant de les ranger. 

Et c'est donc ce soir-là, en regardant ces bouquins, tous alignés impeccablement, presque au cordeau, sur ces planches qui sentent bon la cire d'abeille si on met le nez bien dessus sinon ça sent rien, je me suis donc rendu compte que ces 3869 livres ne faisaient pas un compte rond, ne faisaient pas un nombre pair, oui parce que j'ai un autre trouble obsessionnel compulsif, c'est les nombres.

Il me manquait un bouquin pour arrondir à 3870, en attendant trente autres ouvrages supplémentaires, pour arrondir à 3900. 

En attendant une autre bonne centaine, pour tout arrondir bien comme y faut à 4000 tout pile.

C'est ça l'important dans la vie, compter et arrondir. 

Puis ranger. 

Puis aller se laver les mains. 

En ne marchant que sur les carreaux noirs du carrelage du couloir pour atteindre la salle de bains, qu'on allumera huit fois avant d'y entrer, pour être sûr.

À suivre...


Commis par pow wow on mardi 17 mars 2020
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3 réactions disproportionnées

  1. J'ai ri. J'avoue.
    Sinon, tu as songé à voir un spécialiste ? Pas seulement des commutateurs, fussent-ils encastrés mais plutôt, comment dirais-je... enfin tu vois quoi, un spécialiste hein ? Bon courage avec tes fils et tes livres sinon.
    Ah oui, dernière chose : les fils se rangent par section et par couleur, tu le sais ?

     
  2. elihah Says:
  3. merci merci. (j'hoquète, tout va bien)

     
  4. pow wow Says:
  5. Bruno, je ne vois pas un spécialiste, je suis AMI avec un spécialiste. Des crêpes au chouchenn. Il est breton. Il s'appelle Gwenaël Cohen-Le Troadec. Son père est breton du Finistère et sa mère est juive des camps nazis, avec des barbelés autour pour bien leur faire comprendre que on rentre pas comme on veut.

    Eliha, merci de me remercier. Respire un bon coup.

     
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