Et si j'étais sérieux pour une fois?

Je l'ai déjà dit, l'anonymat que procure ce blog est confortable, et avant qu'on nous oblige par la loi à révéler notre identité selon les voeux d'un sénateur déjà frappé d'inéligibilité pour des magouilles , il est peut-être temps de tout déballer...c'est pas quand je publierai mon nom que je pourrai dire ce que je n'ai jamais eu le courage ou l'envie de dire, sinon ce serait chose faite depuis longtemps.

On a tous des secrets.

Des secrets qu'on garde enfouis, des secrets qu'on a oubliés, d'autres qui n'ont jamais voulu se faire oublier. Souvent il a fallu composer avec ces secrets, s'inventer une vie, pour donner le change, pour être comme les autres, pour s'intégrer dans un monde qui se refuse à ceux qui ne sont pas dans le moule. Il faut s'inventer une vie, un personnage même, une nouvelle identité, un autre, un double...un avatar en fait.

Je suis un avatar, celui de l'autre moi.

L'autre moi, c'est celui qu'on ne voit pas, celui qu'on ne connait pas, et je me demande si je le connais moi-même cet autre. Pourtant, c'est lui qui agit dans l'ombre, c'est lui qui est aux commandes, je ne fais qu'exécuter ses ordres, je ne suis pas certain d'avoir le choix. Oh bien sûr, mille fois on a tenté de rompre avec cet autre, de le tuer définitivement, de s'en débarrasser, qu'il vous foute la paix une bonne fois pour toutes avec ses vieux démons, vous vous avez envie de passer à autre chose, de renier ces troubles anciens, vous voulez regarder devant, ces histoires ne vous concernent pas croyez-vous, vous avez passé ce stade et vous aimeriez vivre, tout simplement vivre.

En adulte normal.

Et ce petit mal qui vous ronge, ce petit être en vous qui refuse de s'en aller, de vous libérer, du haut de ses jeunes années et de sa frêle constitution, ce petit bout d'homme qui ne veut pas grandir, qui veut rester prostré sur ses frayeurs, lui le tout petit, il est plus fort, plus solide, plus enraciné que vous le grand gaillard, l'homme fort. Le petit est sur son terrain, c'est lui qui a balisé toute votre vie de ses marques propres, c'est sa vision que vous voyez, c'est son monde par lequel vous vivez, croyant vivre dans le vôtre. Vous n'êtes qu'un esclave enchaîné, vous pensez être libre, vous n'êtes libre que de faire ou d'aller là ou il veut. c'est insidieux, c'est subliminal, vous n'êtes que le jouet d'un fantôme qui a prolongé son existence à travers la vôtre.

Vous vous réveillez à plus de quarante ans, prisonnier. Totalement prisonnier.

J'y ai goûté étant enfant, et j'avoue que j'ai aimé...

Mais comment le dire? Trente ou quarante ans après, qui comprendrait?

Et pourtant, suis-je différent des autres?

Ne mérité-je pas la considération, malgré mes défauts, mes errances ou mes erreurs? Faut-il expier toute sa vie pour une faute de jeunesse?

Enfant on ne connait rien, on croit que tout est beau, on fait les choses sans imaginer de quelconques conséquences, l'innocence n'est pas un privilège, c'est un piège redoutable et un fardeau en devenir. On alourdit sa barque sans savoir qu'on est dans un bateau, sans savoir que le bateau peut couler, et sans même avoir la notion de l'eau autour. Un jour on commence, ça nous plaît sans savoir ce que c'est, puis on continue, sans réfléchir, en prenant juste le plaisir qui va avec. Puis on grandit, et l'on se rend compte qu'on est coupable de quelque chose, que ça n'est pas normal, et une fois qu'on est pris dans la nasse jusqu'au col, impossible de s'en défaire, de s'en dépêtrer.

En parler? On se moquerait, on vous stigmatiserait, on vous lâcherait, croyez-vous. Vous êtes coincé, et la seule chose à faire alors c'est de se taire, de ne pas laisser penser qu'on est comme ça, surtout dans la famille, le pire des juges. Car oui, vous seriez jugé, impitoyablement, d'autant plus durement qu'on vous est proche, et le jugement de la famille est terrible et peut vous tuer, c'est le plus féroce de tous.

Vous avez compris sans doute ce que je veux dire ici, c'est pas facile, jamais je n'ai pu en parler.

Mais j'avoue qu'il m'est de plus en plus difficile de vivre sans pouvoir le dire. Peut-être s'agit-il désormais d'une question de survie.

Bon je ne vous fais pas un dessin...

Voilà: j'aime les nounours en chocolat à la guimauve.

Putain j'ai bien essayé de m'en débarrasser, c'est bon mais quand vous en mangez trop c'est super-écoeurant, vous savez, quand vous en avez tellement bouffé que le palais vous chatouille tellement que la nausée n'est pas loin. C'est dur de passer dans une grande surface dans le rayon des bonbons, d'essayer de NE PAS LES VOIR, serrés comme des sardines dans leurs petits sachets. Il ne faut SURTOUT PAS croiser leur regard attendrissant, à aucun moment, sinon vous êtes cuit, c'est un piège évidemment. A travers le plastique ils sont tout mignons, et ils semblent vous appeler de toutes leurs forces: "Achète-nous, emmène-nous avec toi, tu veux être notre ami"?

Putain, dix mille fois j'ai essayé de résister, dix mille fois j'ai succombé, j'ai honte. Je suis une merde, un paquet de petits nounours est plus fort que moi...

Faut-il en plus révéler que parfois souvent, je succombe aussi au plaisir d'écouter de la musique de djeun's? Faut-il révéler que parfois, c'est moi qui ai initié mes jeunes enfants à des artistes de leur âge, oui non, pas Justin Bieber ou Hannah Montana quand même, plutôt des trucs comme ça:



J'ai honte, si vous saviez comme j'ai honte. De deux choses l'une, soit je file de ce pas me suicider aux nounours en guimauve (j'ai un stock à la cave), soit j'expie en mangeant des nounours en guimauve à m'en rendre malade (notez que dans les deux cas, j'ai droit à des nounours en guimauve).

Bon de toute manière, là tout de suite, j'ai une envie de nounours en guimauve. Je vais aller en avaler quelques-uns, puis j'aviserai une fois la bouche pleine.

Peut-être adieu, donc.

Ne soyez pas tristes, c'est la vie, et si je ne reviens pas, j'aimerais que soit marquée l'épitaphe suivante sur ma tombe:

Il était bon, il était gentil, mais la guimauve a eu raison de lui.

Commis par pow wow on lundi 31 mai 2010
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5 réactions disproportionnées

  1. Moi c'est les dragibus.
    Je sais, c'est pas très intéressant.

     
  2. pow wow Says:
  3. Oh si, parce que j'aime bien ça aussi les dragibus. Et aussi les car en sac. ;o)

     
  4. Moi, c'est les rouleaux de réglisse.
    Et pis les Haribo dentiers.
    C'est bon ! et pis ça m'entraîne pour quand je serai plus vieille.

     
  5. sgd Says:
  6. Piskon est dans les confi(series)denses, moi c'est le saucisson ou le jambon cru fumé ...

     
  7. pow wow Says:
  8. @ Obliv, tu sais que c'est pas raisonnable à ton âge?

    @ Sgd, moi aussi je suis plus "salé" que "sucré" mais une p'tite douceur de temps en temps...bah...

     
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