C'est bizarre les femmes.
Ça ne nous comprend jamais, nous les hommes.
Des fois tu veux faire un cadeau à une femme parce que tu l'aimes et hop, elle te fout une fessée!
Ah ben elle est bonne celle-là!
Un exemple:
Quand j'étais petit, vers cinq-six ans, j'étais amoureux grave de ma maîtresse. Bon je sais pas, elle devait avoir quelque-chose de spécial, en tous cas j'aurais voulu me marier avec elle pour la vie. Bon elle avait un mari, mais je me sentais en mesure d'éliminer le rival qui ne me faisait pas peur, je sentais qu'il était possible de le neutraliser par exemple en l'étranglant avec un collier de nouilles. C'était peut-être pour ça d'ailleurs que la maîtresse nous faisait faire des colliers de nouilles. C'était peut-être un appel subtil à l'en débarrasser, de son pompier de mari à la con. Oui, en plus, il était pompier, il faisait tout pour m'emmerder parce que c'était ce que je voulais faire quand je serais plus grand. Voilà, c'était genre le méga-boulet le type, et moi j'étais prêt à tout pour séduire sa femme. Je me disais que peut-être qu'elle me ferait par exemple des steaks hachés avec des frites, parce qu'avec ma mère c'était plutôt foie et choux de Bruxelles, tu vois le genre.
Un jour, la maîtresse, qui avait toujours des super-idées de maîtresse, nous annonça qu'on allait construire un grand château-fort pour mettre dans le fond de la classe. Un château-fort en pâte à papier, bon je te dis pas, c'est bien une idée de maîtresse, les vikings n'avaient pas intérêt à débouler et à nous attaquer, parce qu'en deux coups de massue le château rendrait l'âme, et on ne pourrait même pas se défendre en leur jetant de l'huile bouillante, ça aurait fait fondre le château. C'est con pour un château-fort. Mais bon.
Elle nous demanda donc d'amener des tonnes de journaux et tout ce qui pourrait être utile à la construction d'un édifice digne d'Auguste Bartholdi ou de Gustave Eiffel, carrément pas moins, on n'était pas des jean-foutre je vous signale, on avait la patate. J'en parlai donc à ma mère qui trouva une magnifique occasion de se débarrasser de pleins de trucs encombrants, et l'idée nous vint que les barils de lessives cylindriques qui se faisaient à l'époque conviendraient magnifiquement pour faire des donjons. Oaaaah la trop bonne idée.
J'étais pas peu fier, dès le lendemain, de pouvoir emmener un baril de lessive à ma maîtresse, et j'étais sûr et certain que ce cadeau lui irait droit au coeur et qu'elle trouverait du coup que son mari ne présentait plus le moindre intérêt à part pour éteindre un feu de barbecue peut-être, qu'elle ne pourrait plus faire semblant de m'ignorer plus longtemps, que son coeur allait parler et qu'enfin, j'allais pouvoir la mander en épousailles. La bougresse. Tudieuuu.
J'ai dû dormir avec mon baril de lessive, de peur qu'un voleur ou quelconque malandrin de passage ne vienne subrepticement me délester de ce précieux trésor avant qu'il n'arrive aux pieds de ma Princesse, et tout aurait été foutu par terre à cause d'un voleur amateur de barils de lessive vides, avouez que ç'aurait été con et que l'amour tient à peu de choses parfois, surtout quand on aime les steaks hachés et les frites. En plus j'aurais eu l'air d'un con chez les flics, je vous dis pas:
"-Ouinnnnnn, oui messieurs les policiers, j'ai fait l'objet d'une sordide agression, chez moi en pleine nuit, ils étaient plusieurs et ils m'ont neutralisé avec des colliers de nouilles qui étaient en préparation sur mon chevet pour le mari de ma maîtresse, non mais putain, quand est-ce que vous allez vous décider à karchériser toute cette racaille bordel de merde?
-Ils vous ont volé quelque-chose monsieur?
-Ils vous ont volé quelque-chose monsieur?
-Oui, un baril de lessive vide. c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, ouinnnnn!
-Calmez-vous monsieur. Tenez, prenez mon pouce."
Le lendemain matin, ma grande soeur m'accompagna à l'école car le baril n'était pas loin d'être aussi grand que moi, et j'étais résolument guilleret, mes noces approchaient à chaque pas, je comptais à rebours les pas qui restaient entre ma Belle et moi, ça allait être le plus beau jour de ma vie (encore un coup, faut dire qu'étant petit, les plus beaux jours de ma vie se comptaient à la pelle. J'allais m'acheter des bonbecs et paf, c'était le plus beau jour de ma vie. Je me pétais la gueule à vélo, je me relevais, j'étais pas mort, paf, c'était le plus beau jour de ma vie, etc).
Arrivés devant l'école, à l'entrée, ma soeur me donna mon sublime présent et s'en alla. J'allais rentrer, d'ailleurs je rentrai (c'est bien foutu le scénar) et des copains fondirent sur moi comme des mouches sur...du liquide sucré (ouf), essayant de tripoter mon baril, voire essayer de me le prendre. En un clin d'oeil, je jaugeai la situation. Devant moi, se tenait une horde de gnomes monstrueux et de trolls vilains s'apprêtant à déferler sur moi pour voler mon bien précieux, une foule hostile et compacte. Au loin, sous le préau, ma bien-aimée qui papotait avec une collègue. Je n'entrevis qu'une solution: foncer dans le tas et arriver jusqu'à ma promise, le plus vite possible. Je me résolus donc à foncer dans la meute, et mon baril était vraiment précieux, puisqu'il me servit à foutre des coups de baril à tout le monde pour avancer et me frayer un chemin, avec l'acharnement et la détermination du croisé coupant de la tête de Maure par paquets de quinze.
J'imagine la scène vue depuis la maîtresse. Elle a dû voir juste une meute de petits monstres s'agglutiner autour de quelque-chose qui fendait la foule vers elle avec un baril de lessive tournoyant et virevoltant dans les airs, des "ping" des "paf" des "aïe" et des "ouille".
Avec la rage du forcené, j'arrivai enfin aux pieds de ma maîtresse et je lui offris mon beau baril, complètement défoncé.
Eh ben croyez-le si vous voulez, moi j'étais transi d'amour, et elle, elle m'engueula et me ficha une fessée, sous le fallacieux prétexte que j'avais mis au tapis la moitié de la cour d'école.
Allez comprendre les femmes, vous.
J'ai eu mon lot de 'maicresse je t'aime' hier (et même aujourd'hui mais bon) puisque c'était la rentrée des vacances de printemps (foutent rien ces zinstits), mais jamais je n'ai fait faire à mes ouailles des colliers de nouilles, c'est marrant ça, parce qu'à chaque fois qu'on cause 'objets faits à l'école' paff on nous sort le collier de nouilles comme un incontournable .. ma foi... y'a comme qui dirait un défaut dans ma carrière d'enseignante, et pas que moi puisque je n'en ai jamais vu faire non plus (ni n'en ai fait gamine), alors ça m'interpelle qqpart.. faudra que j'y pense avant ma retraite.
Bon, pour en revenir à ton pbme, pow wow, voir des galants se massacrer pour nos beaux yeux, je ne sais si c'est bandant pour tout le monde féminin (pas pour moi en tout cas)mais en tout état de cause, ta maicresse adorée devait sans doute penser au fait que si elle ne sévissait pas sur tes arrières, elle risquait de voir les siens poursuivis par les parents des morpions que tu avais dégommés.. en clair, elle protégeait ses fesses en s'occupant des tiennes.
Ceci posé, si tout ceci se passait de nos jours, ta parentèle n'aurait pas supporté qu'on portât atteinte à ton postère, elle se serait donc abstenue d'y porter une main, estime toi heureux donc: maicresse t'a touché.
Alleluia Hosanna et toute cette sorte de choses, donc :-))))
(mebahel MDR)
(grmblll j'en ai marre, non seulement ouvrir ton site fait ouvrir des fen^tres avec des propositions douteuses fille sou fric,mais en plus je dois recommencer x fois le comm pourqu'il daigne apparaître... et encore cela n'est-il possible que sur mon vieux mac, le moins vieux mac n'ouvre même pas la fenêtre des comms...
bon donc encore un essai... on va voir...
Je suis désolé de ces désagréments Mébahel, et je conçois que ça puisse être lassant...
Figure-toi que le collier de nouilles ça doit être un peu du folklore, parce que j'en ai vu un une seule fois dans ma vie, c'est une de mes nièces qui l'avait fait. Par contre, ma mère a gardé précieusement tous les trucs bizarres qu'on lui avait fait à l'école, et je lui ai fait un tableau en nouilles qui représente quelque chose qui ressemble de loin à un bateau.
quant aux corrections, quand on en prenait une à l'école, ma mère nous remettait la petite soeur une fois arrivé à la maison. Et moi mes enfants sont grands maintenant, mais il ne me serait jamais venu à l'idée d'aller m'en prendre à un maître ou une maîtresse qui aurait collé une fessée à mon gosse, et à bien des égards, je déplore fortement la disparition et la judiciarisation de ses fessées, mais je suis "old school".
Est-il nécessaire de dire que moizaussi (cp en 1970) j'étais amoureux de maîtresse. Je me souviens très bien de sa jupe (mini) à carreaux écossais rouges ( super mode de l'époque)et ses beaux cheveux coiffés façon Sheila. Il me semble intéressant d'avoir l'avis d'une fille pour voir si elles aussi étaient amoureuses de leur maître. Il est vrai qu'il y en avait peu de maîtres dans nos antiques communales.
J'aime bien ce billet; bien que la pensée de l'auteur n'apparaît pas au début du texte.
Onc aurait pensé : fessée...mmmmm !! :^)
Merci captain, mais vous verrez, il n'est pas rare que mon cheminement de pensée du titre jusqu'au final soit un peu complexe, difficile à comprendre même pour moi. ;o)
Moi j'ai eu un seul maître mais il m'en a fait baver le salaud, juste parce que je m'appelais comme lui, et parce qu'en plus j'étais gaucher. J'ai subi de dures humiliations pour ça, mais bon pas grave, je suis toujours gaucher, et lui est peut-être pas loin de passer l'arme à gauche, comme quoi tout arrive.