Il y a des jours comme ça où tout vous sourit.
Des jours où tout le monde (ou presque) vous sourit.
Comme hier.
C'est vrai, il y avait du soleil, l'atmosphère était printanière, je me suis rendu chez quelques commerçants que je côtoie régulièrement, puis dans un centre commercial pas loin de chez moi.
J'ai trouvé hier que les gens me souriaient plus que d'habitude. Sûrement grâce à ce beau temps qui pointait, les jours qui s'adoucissent et rallongent, des regards qui se tournent vers vous, ça discute ça sourit ça murmure. On a alors le sentiment heureux d'attirer encore les regards, et ça soulage, pour toutes les fois où l'on se pose des questions. Oui, des fois on s'en pose des questions, bon pas trop souvent, un peu angoissé, un peu inquiet, sur ce corps qui change, plaît-on encore? Rien de tel alors que de plonger le nez dans un pot de Nutella pour faire disparaître ses angoisses, au moins de manière passagère.
A la boulangerie, la boulangère a bien souri comme d'habitude, peut-être un peu plus que d'habitude, et les petites vendeuses aussi, elles souriaient drôlement. J'étais content, j'ai mis ça sur le compte de mon charme naturel.
Au bureau de tabac aussi ça souriait hier, c'est dingue comme les gens sont heureux d'aller acheter leur futur cancer au prix fort.
Je suis allé rendre visite à un papi qui m'a vendu des asperges blanches et fraîches grosses comme l'avant-bras, un délice pour le soir-même, avec de la crème fraîche, du vinaigre, du sel et du poivre.... Lui n'a pas ri spécialement. Mon charme n'opère pas sur tout le monde faut dire, puis je dois dire que je suis assez satisfait de ne pas taper dans l'oeil des vieux fermiers en général, bon je critique pas, mais bon c'est mieux comme ça, je trouve.
Je suis ensuite allé dans une jardinerie faire le plein de fleurs, de plantes, de graines et de tas de trucs divers et variés comme chaque année en cette saison, j'adore ces endroits, sous d'immenses verrières, où la profusion de verdure vous donne un sentiment de sérénité et de plénitude, avec en plus des gens qui sourient plus que d'habitude encore une fois, ah ben là j'étais bien, je serais bien resté des heures.
Puis je suis arrivé à la maison.
Les chiens ont fait la méga-fête comme toujours lorsqu'on s'absente ne serait-ce que dix minutes, bon ça a été une sacrée belle journée, tout le monde était content de me voir. Le monde est peuplé de gens gentils quand même, souvent on se plaint de voir des gens tristes et agressifs, eh ben je peux vous dire que non, c'est pas vrai du tout, dès que le printemps et les rayons de soleil se pointent, les gens deviennent sympas.
J'ai défait mes courses et mes affaires tranquille, je respirais la bonne humeur, j'avais un sentiment de joie et de félicité.
Puis je suis allé dans la salle de bain.
Dans laquelle il y a un grand miroir.
En fait j'avais la braguette grande ouverte avec le slip et le bazar tout bien voyant comme y faut.
J'ai fermé les volets, je suis descendu à la cave et j'ai attendu la nuit et que tout le monde dorme pour ressortir.
Les gens ne sont pas gentils. Le monde est peuplé de gros cons.
Vivement qu'il pleuve, qu'il vente et qu'il neige.
Putain de sale journée à la con.
Certaines personnes auront beau laisser leur braguette ouverte, du nutella plein leur tronche ou bien avoir une chiure de mouette dans le dos, ils ne feront jamais moisson d'autant de sourires.
Parfois, il faut voir le bon côté des choses et prendre ce qu'on vous donne.
Un jour, vous rendrez la pareille :^)
Bonne soirée.
Merci Captain, j'ai décidé de finir ma vie la braguette ouverte pour ne plus voir que des sourires! ;o)
Théophile GAUTIER (1811-1872)
Premier sourire du printemps
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "
Oaaah, super poème Sgd, merci! vous en avez VRAIMENT pour TOUTES les situations? ;o)