Sur les plus belles images de ma vie.
Je parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître bien sûr. J'étais jeune, et je me disais l'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai. Je me voyais déjà en haut de l'affiche c'est vrai, je voulais être le plus en vue quand on fait la java le samedi à Broadway. Aaah, voyage voyage, c'était mon rêve. Je ne voulais pas devenir le poinçonneur des Lilas, le gars qu'on croise et qu'on ne regarde pas. Quand j'étais petit garçon, je repassais mes leçons en chantant, et tout pour la musique, c'était ça ma vie. Je ne voulais pas rester dans le Nord, car au Nord c'était les corons, la terre c'était le charbon, les hommes des mineurs de fond. Je ne voulais pas être comme mon père. Dans son vieux pardessus râpé, Il s'en allait l'hiver, l'été,
dans le petit matin frileux, mon vieux.
En classe, en rêvassant, je me demandais qui a eu cette idée folle un jour d'inventer l'école où je m'ennuyais. Bien sûr, je préférais manger à la cantine, avec les copains et les copines, mais je m'ennuyais. j'imaginais le maître tout nu et tout bronzé, c'est dire si je me faisais chier, et arrivait quatre heures et demie, mais oui mais oui, l'école est finie. Mais il y avait cette fille que j'aimais, je me disais cette fille-là mon vieux, elle est terrible, et j'osai un jour l'aborder:
"-Je m'présente, je m'appelle Henri, j'voudrais bien réussir ma vie, être aimé, et toi?
-Je m'appelle Emilie jolie.
-Je t'aime comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma. Tu sais ma môme que j'suis morgane de toi?
-Laisse béton."
Bon cette histoire n'a pas duré, on avait dix ans faut dire. Si tu m'crois pas hé, t'ar ta gueule. Et elle était trop petite de toute façon, et je me suis dit:
"-Maintenant, j'veux du cuir, pas du peep-show du vécu, j'veux des gros seins des gros culs". Mais si je dis ça, je casse mon image.
J'ai grandi puis je l'ai rencontrée, à bicyclette, elle, la bombe humaine, la fille aux bas nylon, sur ce petit chemin qui sent bon la noisette. On s'est aimés dans les maïs, t'en souviens-tu mon Anaïs? Elle m'a dit:
"-Un jour j'irai à New York avec toi toutes les nuits déconner.
-O Marie, si tu savais tout le mal que l'on me fait.
-Je sais, c'est point commode d'être à la mode.
-Est-ce que tu viens pour les vacances? moi je n'ai pas changé d'adresse.
-Oui, on ira où tu voudras quand tu voudras, et l'on s'aimera encore.
-Viens poupoule.
-Tiens, t'auras du boudin.
-Quoi, qu'est-ce qu'elle a ma gueule?"
Je suis allé voir ses parents:
"-Vous permettez Monsieur que j'emprunte votre fille?
-Alors les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, vous voulez vous marier? Tant d'amoureux l'ont essayé, qui de leur bonheur ont payé ce sacrilège..."
On s'est mariés. Un banquet joyeux, j'ai bien mangé j'ai bien bu. On a acheté une maison. C'est une maison bleue, adossée à la colline. On a vécu heureux. Big bisous, big bisous.
Et alors?Et alors?
Zorro est arrivé-é-ééé.
Non j'déconne.
Et puis le temps à fait son oeuvre, le temps est assassin, un jour elle est tombée sur ma maîtresse:
"-Qui c'est?
-Bécassine, c'est ma cousine."
De mon côté, j'ai croisé son amant:
"-Qu'est-ce qu'il fait, qu'est-ce qu'il a, qui c'est celui-là ?"
Et puis...Je suis venu te dire que je m'en vais et tes larmes n'y pourront rien changer. On a fini par se séparer. Adieu les jolis foulards.
Elle m'a dit:
"-Je s'rai content quand tu seras mort vieille canaille. Ecoute les orgues elles jouent pour toi,il est terrible cet air là, j'espère que tu aimes c'est assez beau non, c'est le requiem pour un con."
Merci à Aznavour, Dassin, Sardou, Desireless, Gainsbourg, Berger, Bachelet, Guichard, Gall, Carlos, Sheila, Johnny, Balavoine, Chatel, Renaud, Souchon, Montand, Téléphone, Clerc, thiéfaine, Cordy, j'ai oublié leur noms à ces deux crétins, Mayol, la légion, Adamo, Brassens, Le Forestier, Salvador, Samson, Goya, Vassiliu. Merde, j'ai oublié Brel.
"Non, j'déconne", je m'en souviens pas de celle-là. C'était qui qui chantait ça ?
La, la, la, mine de rien
La voilà qui revient
La chansonnette
Elle avait disparu
Le pavé de ma rue
Etait tout bête
Les refrains de Paris
Avaient pris l'maquis
Les forains, l'orphéon
La chanson d'Macky
Mais on n'oublie jamais
Le flonflon qui vous met
Le cœur en fête
Quand le vieux musicien
Dans le quartier
Vient revoir les anciens
Faire son métier
Le public se souvient
D'la chansonnette
Tiens, tiens
@Djac, je te signale que c'est un site sérieux ici, on n'est pas à la foire. Non mais cht'en foutrais moi.
@sgd, connais pas, c'est qui?
@pow wow La Chansonnette - Création Yves Montand - Chant, Piano & Orchestre -1962 - Partition
Philippe Gérard (Musique) - Jean Dréjac (Paroles)
http://www.dailymotion.com/video/x45pdg_yves-montand-la-chansonnette_music
Ça me fait penser à une chanson de Clarika, mon idole.
On finit tous un jour
entre quatre planches
c'est pas super glamour
mais c'est étanche
d'abord si tout va bien
c'est nos parents
qui passeront la main
les pieds devant
on aura des galères, des maladies
des copains nous lâcherons
comme des chiens
on prendra des râteaux à la pelle
on passera à côté de l'essentiel
mais rien de tel qu'une p'tite chanson
pour vous remonter l'moral
un air chic et tellement con
vivial
on l'écoute on la fredonne
quand on doute on s'époumone
comme un hymne à la vie
qu'elle est bonne
on connaitra des crises
à des âges divers
on s'demandera
c'qu'on est v'nu faire sur terre
quand aux amours c'est sûr
statistiquement
Y'a peu de chance qu'ils durent
soyons francs
on s'épanouira pas dans not'boulot
déjà si on n'en a un, ce sera beau
Puis un jour les enfants
nous diront au revoir
passeront une fois par mois
mais devront repartir, pas trop tard
rien de tel qu'une p'tite chanson
pour vos remonter l'moral
un air chic et tellement con
vivial
on l'écoute, on la roucoule
on la chante avec la foule
comme un hymne à la vie
qu'elle est cool
dans les jardins d'l'hospice
comme ça sent bon
bercés par le cliquetis
des perfusions
les yeux mi-clos
dans la douceur du soir
ce p'tit air nous reviendra en mémoire
Mais rien de tel qu'une p'tite chanson
pour vous remonter l'moral
un air chic et tellement con
vivial
on l'écoute elle nous entête
on entonne la bluette
comme un hymne à la vie
qu'elle est chouette
poisson
Merci sgd, merci poisson! ;o)