C'est un grand qui a disparu.
Un de ces rares chanteurs qui parlent à votre conscience, qui l'ouvrent même lorsque vous êtes tout jeune.
J'entendais souvent Jean Ferrat dans ma jeunesse, à 8 ou 10 ans je ne comprenais pas grand-chose de ce qu'il chantait évidemment. Dans ses paroles, j'entendais "Que serais-je sans toi que ce bal du ciment" au lieu de balbutiement par exemple, et je m'interrogeais. Je voyais ce qu'était un bal, je voyais ce qu'était du ciment, mais un bal du ciment, je me suis longtemps posé la question, j'imaginais des bals de maçons, des gens qui dansaient autour de piles de sacs de ciment, non décidément, je ne comprenais pas...
Il était de ces chanteurs dont, étant petit, même si vous ne comprenez que dalle à ce qu'ils chantent, vous avez le sentiment qu'il chantent quelque chose d'important, que ces paroles graves ont un sens qui doit être entendu, c'est d'ailleurs environ aux mêmes moments que vous comprenez que chez Maritie et Gilbert Carpentier entre autres, les Carlos, Claude François, Ringo et Sheila, Gérard Lenorman et compagnie sont des clowns du divertissement qui chantent des conneries et qu'il existe des choses plus sérieuses que votre bulle insouciante d'enfant privilégié.
Jean Ferrat a fait partie des gens qui m'ont fait sortir de l'enfance, qui m'ont fait prendre conscience, qui m'ont ouvert l'esprit et qui m'ont fait voir la souffrance qui existait loin de chez moi.
Merci Jean et bon vent.
Le bruit des bottes
(Je n'ai pas trouvé d'autres vidéos pour cette chanson, ce qui explique son choix)
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